Femme de lettres née à Thoissey le 14 septembre 1899 et décédée dans la même ville le 2 octobre 1976. Très tôt elle compose des poèmes qu'elle envoie à différentes revues, rédige nombre d'articles et nouvelles pour Comedia, Femme de France, etc... ; elle écrit dans le courrier de 'L'Une à ...
Femme de lettres née à Thoissey le 14 septembre 1899 et décédée dans la même ville le 2 octobre 1976. Très tôt elle compose des poèmes qu'elle envoie à différentes revues, rédige nombre d'articles et nouvelles pour Comedia, Femme de France, etc... ; elle écrit dans le courrier de "L'Une à l'Autre" de la revue Eve (ces courriéristes étaient appelées des Évettes) sous divers pseudonymes dont "Ars et Lux" ou "La Minerve aux violettes", "Nymphes aux glycines", pour Minerva, Madame, Revue de Madame, etc... C'est grâce à ses correspondances échangées avec des lectrices, entre 1920 et 1930, qu'elle fit connaissance avec celles qui devinrent ses amies, dont : Josette Clotis, Régis Leroy, Marie-Louise Vignon, Etiennette Corbiat, etc... Elle participe aussi, sous son nom, à de nombreuses revues littéraires : Les Amitiés, Le Goéland, Les Annales, Les Cahiers du Plateau, Terre d'Afrique, Corymbe, Les Cahiers d'Ariane, etc... Enthousiasmée par les premiers livres de Montherlant, elle écrit sur eux des articles très remarqués et rencontre l'auteur à Alger en 1928. Entre les deux écrivains s'établira une longue amitié coupée de brouilles et de réconciliations ; elle sera incarnée dans l'une des héroïnes du livre de Montherlant qu'il fit paraître en 1936 "Les Jeunes filles".
Jeanne Sandelion vécut de sa plume, son temps partagé entre sa famille à Thoissey, de longs séjours à Paris et de très nombreux voyages tant en France qu'en Algérie.
"Jeanne Sandelion écrit de forts beaux poèmes d'amour. Elle n'est point de ceux qui s'efforcent de dessiner la joie ou la désolation intacte de chaque minute de temps car elle brule le temps avec une sauvagerie de rêves de jeunes filles et ainsi retrouve parfois la couleur des cieux romantiques. Pourtant ses hymmes passionnés conservent au dedans d'eux ce quelque chose de traqué, de hagard qui les rendent émouvants en même temps qu'ils recélent ce goût de temps et d'espace qui est poésie. Si l'on en vient à la forme même de ses vers, ceux-ci bien que réguliers ne montrent nul souci par trop scolaire de fabrication. Par contre on y décéle un laisser aller incantatoire, une force de cheminement, une puissance de chant." Jean FOLLAIN - novembre 1943. "Ces vers admirables, mais dont la gloire ne brille que d'un éclat voilé, ces vers d'une femme, et d'une femme de province, Mlle Sandelion, plainte de toutes celles qui chaque jour - chaque jour qui leur enlève une chance de plus d'être aimées, - fleurissent dans leur cœur l'autel de l'homme inconnu." Henry de Montherlant (préface à "L"Âge où l'on croit aux îles" 1930 - roman de Jeanne Sandelion).